Quelle est la durée maximale du travail en France ? Travailler au-delà des seuils autorisés expose les entreprises à des sanctions légales et accroît les risques liés à la fatigue et aux accidents du travail. Mais quelles sont ces limites ? Quelles exceptions existent pour certaines professions ? Et comment s’assurer que l’on reste en conformité avec la réglementation ?
On fait le point sur les durées maximales à respecter — par jour, semaine, mois ou année — et sur les bons réflexes à adopter pour rester dans les clous, côté entreprise.
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Quelle est la durée maximale du travail en France ?
La durée légale du travail en France est de 35 heures par semaine pour un salarié à temps plein. Elle sert de référence pour calculer les heures supplémentaires, l’organisation du temps de travail et les obligations des employeurs.
Toutefois, cette durée ne signifie pas qu’un salarié ne peut pas travailler plus de 35 heures. La durée maximale du travail par semaine fixe le seuil à ne pas dépasser, même en cas de majoration pour heures supplémentaires.

En France, un salarié ne peut pas travailler plus de :
- 10 heures maximum de travail par jour, sauf dérogations spécifiques.
- 48 heures sur une même semaine, avec une moyenne de 44 heures maximum sur 12 semaines consécutives.
- 220 heures supplémentaires par an, sauf accords collectifs spécifiques.
Ces limites sont essentielles pour protéger les travailleurs et éviter les abus. Les employeurs doivent donc veiller à respecter ces plafonds sous peine de sanctions.
Durée maximale de travail par jour, semaine, mois et année
Les limitations du temps de travail en France varient selon l’unité de mesure retenue : jour, semaine, mois ou année. Ces plafonds sont fixés par le Code du travail pour garantir la santé des salariés et éviter les excès.
Quelle est la durée maximale de travail par jour ?
La durée de travail quotidienne ne peut pas dépasser 10 heures, sauf exceptions prévues par la loi ou accords spécifiques.
Certaines dérogations permettent de porter ce seuil à 12 heures, notamment pour :
- Des raisons organisationnelles spécifiques validées par l’Inspection du travail.
- Des secteurs d’activité soumis à des pics saisonniers (agriculture, hôtellerie, restauration).
En plus de cette limitation, tout salarié doit bénéficier d’un repos quotidien obligatoire d’au moins 11 heures consécutives entre deux journées de travail.
Temps de travail maximum par semaine
Le Code du travail fixe un temps de travail maximum par semaine stricte :
- 48 heures maximum sur une seule semaine.
- 44 heures en moyenne sur 12 semaines consécutives.
Certaines entreprises peuvent, sous conditions, obtenir une dérogation pour atteindre 46 heures en moyenne sur 12 semaines.
Heures de travail maximum par mois
Il n’existe pas de plafond officiel pour le temps de travail mensuel, mais un calcul simple permet d’estimer une référence :
- Un salarié à temps plein (35 heures/semaine) travaille en moyenne 151,67 heures par mois.
- Si l’on prend en compte le temps de travail maximum par semaine de 48 heures, cela représente 208 heures par mois en cas de semaines complètes à ce niveau.
Les nombre d’heures de travail par mois effectuées au-delà des 151,67 heures mensuelles sont considérées comme des heures supplémentaires, rémunérées avec une majoration ou récupérées sous forme de repos compensateur.
Durée légale maximale du travail par année
La durée annuelle de référence en France est 1 607 heures pour un salarié à temps plein. Ce seuil inclut la réduction du temps de travail (RTT) pour les employés concernés par le régime des 35 heures.
Toutefois, ce plafond peut être ajusté par :
- Des conventions collectives qui définissent des aménagements spécifiques.
- Un forfait jours appliqué aux cadres, leur permettant de travailler un nombre de jours défini sans compter précisément les heures.
L’employeur a la responsabilité de garantir que ces durées ne soient pas dépassées et de respecter les obligations légales en matière de suivi du temps de travail.

Durée maximale du travail : les exceptions prévues par la loi
Si la réglementation sur la durée maximale du travail s’applique à la plupart des salariés, certains secteurs bénéficient de dérogations spécifiques en raison des contraintes de leur activité. Ces exceptions permettent d’adapter le temps de travail aux réalités de terrain, tout en respectant des règles encadrées par le Code du travail.
Professions soumises à des dérogations
Certains métiers nécessitent des aménagements horaires en raison de la continuité du service ou de la saisonnalité du travail. C’est notamment le cas dans les secteurs suivants :
- Médical et hospitalier : les médecins, infirmiers et aides-soignants peuvent dépasser la durée maximale classique pour assurer la prise en charge des patients. Des aménagements spécifiques sont prévus pour le personnel de garde ou d’astreinte.
- Transport routier : les chauffeurs de poids lourds et de transports en commun ont des horaires réglementés mais peuvent être amenés à travailler plus longtemps en fonction des trajets. Des périodes de repos obligatoires sont imposées.
- Hôtellerie-restauration : les employés de ce secteur peuvent travailler au-delà des 10 heures journalières, notamment lors de fortes affluences.
- Agriculture : en période de récolte, les travailleurs saisonniers peuvent être amenés à travailler plus de 48 heures par semaine sous certaines conditions.
Rôle des conventions collectives dans l’aménagement du temps de travail
Les conventions collectives jouent un rôle clé dans la régulation du temps de travail. Elles permettent d’adapter les règles générales aux besoins spécifiques des entreprises et des secteurs d’activité.
Ces accords peuvent, par exemple :
- Définir des durées de travail maximales différentes.
- Mettre en place un compte épargne-temps pour mieux gérer les heures supplémentaires.
- Organiser le travail en forfait jours pour certaines catégories de salariés (cadres, commerciaux itinérants).
Toutefois, même avec ces aménagements, les employeurs restent tenus de respecter le repos minimal quotidien et hebdomadaire ainsi que les réglementations de sécurité.
Les dérogations ne signifient pas absence de contrôle. L’Inspection du travail veille au respect des normes en vigueur et peut sanctionner les abus.
Conséquences du non-respect de la durée maximale du travail
Le non-respect des durées maximales du travail expose l’employeur à des sanctions pénales, administratives et civiles, ainsi qu’à des risques pour la santé des salariés. Ces limites sont strictement encadrées par le Code du travail pour éviter les abus et garantir un équilibre entre activité professionnelle et repos.
Sanctions pour l’employeur
Lorsqu’un employeur dépasse les seuils autorisés (10 heures par jour, 48 heures sur une semaine, ou la moyenne de 44 heures sur 12 semaines consécutives), il s’expose à plusieurs types de sanctions :
- Amendes pénales : selon les articles R3124-3 et R3124-11 du Code du travail, chaque dépassement est puni d’une amende de 750 € par salarié concerné. L’amende est multipliée par le nombre de salariés en infraction, ce qui peut rapidement représenter plusieurs milliers d’euros.
- Amendes administratives : depuis 2016, l’Inspection du travail peut infliger une sanction financière directe en cas de dépassement des durées maximales. L’article L8115-1 du Code du travail prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 4 000 € par salarié, portée à 8 000 € en cas de récidive.
- Suspension de l’activité : dans certains cas, l’Inspection du travail peut exiger la suspension temporaire d’un salarié concerné, avec maintien de sa rémunération, jusqu’à retour à une situation conforme.
Conséquences pour le salarié
Le dépassement des limites légales du temps de travail peut avoir un impact direct sur la santé et la sécurité des employés :
- Fatigue et risques d’accidents : un excès d’heures de travail augmente les risques de burn-out et d’accidents du travail.
- Impact sur la qualité de vie : un déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle entraîne une baisse de motivation et une détérioration des conditions de travail.
La jurisprudence reconnaît que tout salarié ayant dépassé la durée maximale de travail peut demander une indemnisation sans avoir à prouver un préjudice particulier (Cour de cassation, arrêt du 26 janvier 2022). Cela signifie que le non-respect des règles peut entraîner des réclamations aux prud’hommes, avec des dommages et intérêts à la charge de l’employeur.
Des outils pour suivre et faire respecter la durée maximale du travail
Une bonne gestion du temps de travail est essentiel pour éviter ces infractions.

Le logiciel de gestion du temps de Bizneo HR permet aux entreprises de garantir leur conformité grâce à :
- Des alertes automatiques en cas de dépassement des limites horaires.
- Un suivi en temps réel des heures effectuées pour prévenir les infractions avant qu’elles ne surviennent.
- Une gestion optimisée des plannings et des heures supplémentaires afin d’éviter une surcharge de travail.
Respecter la durée maximale du travail n’est pas seulement une obligation légale, c’est aussi un enjeu de bien-être et de performance pour les salariés et l’entreprise.

Comment assurer le respect de la durée maximale du travail ?
Le respect des limites légales du temps de travail est essentiel pour éviter les sanctions et garantir des conditions de travail équilibrées. Une organisation rigoureuse et des outils adaptés permettent d’assurer la conformité et d’éviter les risques liés aux dépassements horaires.
Mettre en place une planification claire et anticipée
L’une des meilleures façons d’éviter les infractions est d’anticiper et d’organiser les horaires de travail de manière efficace. Un planning bien structuré permet d’éviter les situations où les salariés doivent dépasser les durées maximales autorisées.

Les entreprises doivent également veiller à ce que les salariés bénéficient des temps de repos obligatoires :
- 11 heures de repos quotidien entre deux journées de travail.
- 35 heures de repos hebdomadaire consécutives.
Un bon suivi des plannings permet d’assurer le respect de ces obligations et d’éviter les dépassements non contrôlés.
Suivre le temps de travail en temps réel
Un contrôle régulier des horaires est indispensable pour détecter rapidement les dépassements et ajuster l’organisation si nécessaire. Un suivi précis du temps de travail permet notamment de :
- Identifier les salariés approchant des limites autorisées.
- Réagir rapidement pour redistribuer les charges de travail.
- Ajuster les plannings de travail en fonction des heures supplémentaires effectuées.
Former managers et salariés aux règles du temps de travail
Il est essentiel que les managers et les salariés connaissent la réglementation en vigueur et les risques encourus en cas de non-respect. Une formation sur la gestion du temps de travail permet d’adopter les bonnes pratiques et d’éviter les erreurs involontaires.
Les employeurs doivent aussi encourager une communication transparente sur les horaires. Un salarié fatigué ou surchargé doit pouvoir signaler sa situation sans crainte de représailles.

La gestion manuelle du temps de travail peut entraîner des erreurs et des infractions involontaires. Un logiciel RH comme Bizneo HR permet d’automatiser et de fiabiliser ce suivi grâce à :
- Un système d’alertes en cas de dépassement des durées maximales autorisées.
- Un suivi en temps réel des horaires et des heures supplémentaires.
- Une gestion optimisée des plannings pour assurer le respect des repos obligatoires.
Grâce à ces fonctionnalités, les entreprises peuvent s’assurer que la durée maximale du travail est respectée, tout en optimisant l’organisation du temps de travail.
